Dans la revue d’octobre 2019, j’avais écrit ces quelques mots :
« Il existe dans l’ADN de l’homo alpinistus une faculté extraordinaire, c’est la faculté d’adaptation à son milieu. »
A partir de mi-mars 2020, la Covid 19 et le confinement de plusieurs mois ont été un désastre pour nos activités montagnardes et nous ont contraints à nous remettre en cause et sublimer nos facultés d’adaptation à notre milieu.
Avec quelques mois de recul, qu’en est-il ?
Chaque Club va faire son compte-rendu d’activité très réduite et son bilan financier qui seront l’un et l’autre bien tristounets mais se lamenter en regardant dans le rétroviseur n’a pas grand intérêt.
Projetons-nous vers demain et après-demain et créons pour nos Clubs les garanties de notre pérennité :
De nouvelles conditions sanitaires drastiques s’imposent à tous. Nous devons les appliquer et les faire appliquer. Les débats passionnés et stériles sur ces sujets ne changeront pas la donne.
En plus de nos activités traditionnelles qui sont dans les gènes de nos Clubs, certaines nouvelles activités émergent et le CAF se doit de ne pas louper le coche. Je ne voudrais citer que deux pistes de développement potentiel :
Bon hiver et bon printemps en toute sécurité à l’homo alpinistus qui est en chacun de nous, accompagné de l’extraordinaire faculté d’adaptation de nos Clubs.
Bertrand BOUCHER
Afin d’accompagner nos adhérents dans la découverte d’activités, nous mettons à leur disposition du matériel sous forme de prêt. Du matériel peut être prêté pour les sorties d’alpinisme (casque, piolet, baudrier, crampons mais pas les chaussures, qui doivent être à semelle rigide pour les crampons), d’escalade (casque, baudrier), de ski de montagne (DVA, pelle, sonde et ski
mais pas les chaussures), de randonnée raquettes (raquettes et DVA, pelle, sonde si nécessaire) et de via ferrata (longe).
Le prêt de matériel est réservé en priorité aux sorties collectives organisées par le club.
Il est possible de réserver en ligne, allez voir la rubrique "prêt de matériel" sur ce site.
Ou contacter Francis GREMILLET ou bien François TISSERAND
Dépôt du matériel : vendredi 6 novembre.
Vente au public : samedi 7 novembre et dimanche 8.
Reprise des invendus : dimanche 8 novembre
Médaille d'argent pour 25 ans de CAF | Médaille d'argent pour 50 ans de CAF |
Christine DORIDANT de Xonrupt Claude RICHY de St-Dié Patrick DIDIER de Gérardmer |
Michel LECLERE de Colmar |
Le club compte parmi ses rangs un nouvel initiateur "Randonnée Montagne" en la personne de Daniel LEFEBVRE, notre ami venant de Belgique. Certains d'entre vous le connaissent bien puisque par le passé il a déjà répondu à de nombreux appels aux
bénévoles : présent sur le RainKopf Trail, le Grand Parcours, et surtout, il était avec Richard, un des deux "photographes officiels" sur le RKT.
Vous souhaitez essayer une activité et découvrir le Club Alpin des Hautes-Vosges avant de prendre une adhésion ?
La carte découverte vous permettra d'être assuré et de participer à titre d'essai pour une durée maximale de 1, 2 ou 3 jours à une activité organisée et mise au programme par le club.
La carte est délivrée sans distinction d’âge, ni de situation familiale. Toutefois, les prescriptions particulières se rapportant aux jeunes de moins de 18 ans restent valables (autorisation des parents, encadrement...).
L'acceptation de la participation à une activité est laissée à l'appréciation du responsable encadrant la sortie qui devra apprécier votre niveau physique et technique en fonction du niveau de la sortie qu'il organise.
Assurance : les garanties offertes par la carte découverte sont :
Activités garanties : la carte découverte couvre les activités sportives garanties par les contrats souscrits par la Fédération (cf § 2.1. et 2.2. de la « Notice Assurance 2020-2021 ») (https://www.ffcam.fr/assurance.html).
Chaque adhérent du club possède un compte dans l’Espace Licencié FFCAM.
L’accès se fait par l’URL : https://extranet-clubalpin.com/app/out/adhi2
Lors de la première connexion, le mot de passe à utiliser est le code Internet que vous recevez dans le mail vous invitant à renouveler votre adhésion.
Vous pouvez choisir de conserver ce mot de passe par défaut ou le modifier pour en utiliser un plus facile à retenir.
Une fois connecté, plusieurs rubriques sont accessibles :
La rubrique
comporte vos informations personnelles (adresse, etc, …) que vous pouvez facilement mettre à jour si nécessaire (déménagement, adresse mail , ...).
Nous sommes nombreux à avoir eu à pâtir d’une piqûre de tique lors d’une sortie dans la nature (prairie, forêt), piqûre qui peut se traduire des années après par une affection dite Maladie de Lyme ou Borréliose de Lyme. Elle est provoquée par une bactérie colonisant la tique. Toutes les tiques ne sont pas porteuses de cette bactérie.
CiTIQUE est un programme de recherche participative né en 2017 où chacun d’entre nous peut aider la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent. Près de chez nous, le centre INRAE Grand-Est-Nancy participe à ce programme.
Aider la recherche consiste à signaler les piqûres de tique dont on est victime ou dont son animal de compagnie est victime au moyen de l’application gratuite «Signalement Tique» via un smartphone ou un ordinateur.
Signaler une piqûre consiste à indiquer : date, zone du corps piquée, nombre de tiques implantées, lieu de la piqûre, type d’environnement (forêt, prairie,
jardin, ...), raison de la présence sur le lieu de piqûre (promenade, travail…), photo de la piqûre et/ou de la tique. Et finalement récupérer si possible la tique, la conditionner et l’envoyer à l’INRAE à Champenoux. Le laboratoire constitue
ainsi une tiquothèque dont les informations sont mises à disposition de la communauté scientifique nationale et internationale.
Des premiers résultats permettent déjà de mieux appréhender le risque lié aux tiques. En trois ans, CiTIQUE a pu dresser une première cartographie nationale des signalements de piqûre de tiques. Les données déjà collectées ont permis de confirmer
les périodes les plus à risques : le printemps et l’automne. L’analyse des tiques a montré une large distribution géographique de la bactérie (Borrelia burgdorferi) responsable de la maladie de Lyme en France métropolitaine : environ 15% des tiques analysées sur tout le territoire sont porteuses de cette bactérie. Un tiers des piqûres a lieu dans des jardins privés ou des parcs publics.
Pour en savoir plus : https://www.citique.fr/
Pour signaler une piqûre, trouver les liens d’accès aux applications Androïde, iPhone et ordinateur, trouver le mode d’emploi pour conditionner une tique et l’adresse du laboratoire : https://www.citique.fr/signalement-tique/
Rémi Renk
Le cycle d’initiation à l’alpinisme poursuit les objectifs suivants :
Pour cela, la participation à l’ensemble des sorties sera privilégiée de la part des participants qui devront avoir leur matériel personnel (description complète sur la fiche de sortie à consulter à partir du mois d’octobre 2020 via le lien suivant : https://clubalpin-hautes-vosges.ffcam.fr/agenda-des-sorties/ ).
Le programme des sorties sera axé sur l’utilisation du matériel lors de l’assurage et de la progression en cordée en rocher et en
couloir de neige sur des passages techniques d’escalade de niveau 3/4inf. A raison d’environ une sortie en semaine tous les mois, s’échelonnant du mois d’octobre 2020 à mai 2021 avec un effectif restreint de participants afin de s’adapter aux contraintes sanitaires du moment qui ont de facto une incidence sur la sécurité à mettre en place. Des fiches pratiques et des liens vers des tutoriels seront régulièrement joints, avant et après chaque sortie, afin que les participants puissent réviser entre chaque sortie les notions abordées.
Pour avoir une vision plus complète de cette formation, vous pouvez lire quelques pages plus loin le bilan du cycle de l’année dernière, ICI
Alain Fouchet
Tout sera fait pour que ce grand rassemblement d'alpinistes ait lieu comme chaque année. Vous trouverez plus de renseignements d'ici début décembre sur le site : https://clubalpin-hautes-vosges.ffcam.fr/grand-parcours/
Il est ouvert aux non membres du CAF et il est particulièrement adapté aux débutants souhaitant découvrir l'alpinisme en évoluant dans les couloirs enneigés proches du Hohneck, accompagnés par des cadres des Clubs Alpins participants.
Pour ces cordées d'initiation, le nombre de places est limité, inscrivez vous suffisamment à l'avance. Il sera aussi possible d'emprunter du matériel (crampons, piolets... sauf chaussures à semelle rigide) en fonction des disponibilités.
La première page de couverture de cette revue montre un des secteurs où il pourrait se dérouler cette année, cela donne envie d'y aller ! Quelques pages plus loin, un compte rendu de 2020, peu avant le confinement.
Les sorties indiquées dans le planning ci-dessous sont des projets. Certains sont faits longtemps à l'avance et peuvent être soumis aux aléas climatiques (par exemple pour les sorties en neige), mais aussi victimes d'imprévus familiaux, professionnels ou de santé, surtout en cette saison avec le covid. La réalisation de ces projets dépendra bien sûr des conditions sanitaires en vigueur.
De plus de nouvelles sorties peuvent être organisées dans le courant de l'année.
Il est donc impératif de consulter l'agenda sur le web qui se trouve sur l'extranet du club alpin, car pour être réalisées, toutes les sorties devront y être enregistrées. C'est cet agenda qui fait foi, il est mis à jour régulièrement par les initiateurs du club.
Pour participer à une sortie vous devez y être inscrit sur l'extranet. Vous pouvez le faire vous même si vous êtes membres du CAF, mais ce n'est qu'une pré-inscription qui devra être validée par l'organisateur ou l'organisatrice de la sortie qui surveille régulièrement les demandes d'inscription.
Si vous n'arrivez pas à vous inscrire, contactez le, il pourra le faire. Et même si vous arrivez à vous inscrire, contactez le, téléphone ou mail, c'est sympa, et ça permet d'organiser par exemple le covoiturage.
Sorties de ski de randonnée ou de cramponnage ou de cascade de glace en fonction des conditions, possibles en semaine : contacter Philippe COME
Le programme des sorties se trouve ICI. Il est complété au fur et à mesure par les initiateurs qui encadrent ces sorties. Les demandes d'inscriptions se font directement dans l'agenda des sorties.
Petit aperçu non exhaustif des sorties envisagées :
Octobre 2020
Novembre 2020
Décembre 2020
Janvier 2021
Février 2021
Mars 2021
Avril 2021
Mai 2021
Juin - Juillet 2021
Août - Septembre 2021
Depuis une douzaine d’années que le Grand Parcours d’alpinisme des Vosges existe, il tient toujours ses promesses. Son succès est garanti, et le rendez-vous est toujours très attendu par les adhérents de la région Grand Est.
Cette année, environ près d’une centaine de pratiquants se sont retrouvés près des pentes du Hohneck les journées du samedi et du dimanche 7 et 8 mars derniers. Les débutants sont encadrés par les initiateurs des clubs environnants, et les plus
chevronnés ont pu évoluer en cordées autonomes. Parmi les encadrants, sept d’entre eux étaient en stage de recyclage de leur brevet d’alpinisme. Ce stage, d’une durée de trois jours, était encadré par Pierrick Fine, jeune aspirant guide prometteur, membre du GEAN (Groupe Excellence) et par Jean-Pierre Courvoisier, instructeur d’alpinisme.
Il est à noter également que les filles du Cafgirls Grand Est et la plupart des jeunes du Groupe Espoirs Grand Est étaient présents. D’autre part, la tendance se confirme d’année en
année, les femmes pratiquant ou découvrant l’alpinisme sont de plus en plus nombreuses !
Les raisons du succès de ce Grand Parcours sont multiples et les ingrédients ne manquent pas… La météo fut typiquement vosgienne : pluie deux jours avant, qui se transforma vite en neige abondante, mais toujours
accompagnée de vents tempétueux, de brouillard souvent, et d’éclaircies parfois. Il fallut chausser les crampons dès le parking.
Le site choisi, tenant compte de l’enneigement, des corniches et des risques de coulées de neige, se situait entre les pentes du Wormspel et l’arête des Spitzkoepfe. Neige, rocher et mixte ont permis de varier les techniques de progression et d’assurage. Il a
également été mis en place un atelier de recherche de DVA : indispensable dans la pratique de l’alpinisme dans ces conditions…
Le samedi soir, tous se sont retrouvés au chalet de l’ODCVL à la Bresse autour de l’apéritif, puis lors du dîner une tombola (très animée…) était organisée. La soirée continuait avec deux projections : un film du Cafgirls retraçant leur voyage sur deux sommets de Turquie, réalisé en février dernier, puis un film de Pierrick retraçant son expédition sur le Grosvenor, sommet de 6371 m dans le massif du Sichuan en octobre dernier.
La recette a pris grâce à l’enthousiasme des participants, la compétence des encadrants et la passion de l’équipe d’organisation, du Club Alpin des Hautes-Vosges.
Apprentissage, aventure et convivialité sont aussi les ingrédients de la pratique de nos activités à la FFCAM, n’est-ce pas ?
Jean-Pierre Courvoisier. (autres photos en couleur en fin de revue)
Le Club Alpin Français des Hautes Vosges a organisé sur la saison 2019-2020 un cycle d’initiation à l’alpinisme sur les sites alpins du massif vosgien, ouvert à 8 participants pour permettre un apprentissage individualisé.
Cette formation correspond à une demande de nombreux participants au Grand Parcours et à une volonté de former les pratiquants aux techniques et aux connaissances pratiques pour « apprendre la montagne » afin de pouvoir évoluer en sécurité.
La première séance, en novembre, sous la pluie, s’est déroulée à l’abri des arbres à Saint-Amé avec une révision complète des nœuds et de leurs utilisations, le placement des coinceurs et friends, la descente en rappel, les différentes techniques de progression et l’escalade mixte avec crampons et piolet. Les nombreuses éclaircies nous ont offert l’opportunité de travailler sur des sentiers pentus pour acquérir la gestuelle puis sur du rocher humide ou en partie sec comme si l’on venait de se prendre
une averse en pleine voie…Très formateur !
La séance suivante du mois de décembre devait être du « même tonneau » en raison du risque de coulées de neige dans les couloirs que nous avons pu voir depuis les voies de sorties de la Martinswand. Reprise et perfectionnement des notions abordées à Saint-Amé. Toujours sur du rocher bien mouillé et le sentier enneigé de sortie, nous avons pu nous initier aux manipulations de
cordes pour le sauvetage en crevasses et un peu plus loin sur les crêtes à la recherche avec DVA.
Changement radical pour cette troisième journée de mi-janvier, avec un grand soleil, des températures clémentes, pas de vent et les couloirs du Falimont en excellentes conditions.
Suivant le niveau de chacun une évolution en cordées sous surveillance est proposée avec une différenciation des rôles de premier de cordée et de second lors de descentes en pentes faciles et encordement court, escalade de pentes peu raides et progression en corde tenues avec 2 à 3 points
d’assurage intermédiaires et pour finir une évolution avec relais sur coinceurs, becquets de rocher ou encore corps morts sur piolet ou ancres à neige.
Il nous reste à découvrir ce que les Hautes Vosges vont nous réserver pour la dernière séance en mars : couloirs en neige molle pour apprendre à enrayer une glissade avec son piolet et assurer en dynamique son compagnon sur un relais avec
ancre à neige ou quelques corniches résiduelles pour simuler un véritable sauvetage en crevasse ? A moins que la neige ne soit tombée en quantité pour nous offrir l’opportunité d’aller dans de nouveaux couloirs !
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Et alors cette dernière sortie de mars, 3 jours après le Grand Parcours ?
Eh bien annulée pour des raisons personnelles que les vieux cafistes ont encore en mémoire et en raison de conditions météorologiques à ne pas mettre un Vosgien sur les crêtes ; c’est dire !
Donc report sur la semaine d’après pour tomber en plein dans le début du confinement.
Il ne nous restait plus qu’à faire du téléalpinisme avec l’aide d’une marque bien connue qui a fait un site assez sympa :
Mais aussi les vidéos de l’ENSA : une référence pour réviser ou apprendre de nouvelles techniques de manipulation de cordes :
Une sangle sur une poignée de porte ou entre 2 étagères d’une armoire et en avant pour nos séances de télé alpinisme.
Rendez-vous à la prochaine saison ! Alain Fouchet.
(autres photos en couleur en fin de revue)
Cette année, la désormais traditionnelle randonnée montagne de septembre mène, non pas en Suisse comme habituellement, mais en Chablais. Au programme de l’après midi du premier jour, le Lac de Tavaneuse au-dessus d’Abondance. Pour la deuxième
journée l’objectif est la traversée de la Dent D’Oche au-dessus de Bernex.
Les prévisions météo du dimanche d’avant pour le week-end des 05 et 06 septembre sont très encourageantes ; pas de pluie ni d’orage en vue. Et pourtant… lundi matin les prévisions ont entièrement changé, comme souvent, trop souvent même, le temps
annoncé pour dimanche laisse dubitatif. Toute la semaine l’incertitude plane sur la possibilité de réaliser cette sortie. Jeudi matin c’est la cata, et il faut se résoudre à annuler car dimanche, c’est pluie, ou rares averses selon le terme utilisé, toute la
journée. C’est rageant, d’autant plus que la météo annonce très beau pour vendredi et à peine moins beau pour samedi. Finalement ce serait bien d’avancer d’une journée…
Branle-bas de combat, on fait le tour des participants pour savoir qui peut se libérer le vendredi. Le camping prévu pour l’hébergement est contacté en urgence pour savoir s’il peut nous recevoir le vendredi soir au lieu du samedi. Pour le camping, c’est OK. Côté participants on s’arrange comme on peut et pour finir ON Y VA… dès le vendredi. Le week-end est sauvé.
Rendez-vous est donné vendredi midi à Prétairié, à proximité immédiate d’Abondance, pour une petite balade de 800 m de dénivelé vers le lac de Tavaneuse et le col, anonyme sur la carte IGN, d’Entre-Deux-Pertuis. La montée démarre sec, enfin pour les randonneurs que nous sommes, parce que côté terrain, c’est gras et glissant ! Ça promet pour la descente même si elle ne se fait pas par le même itinéraire. Mais bon, souvenons nous, nous avons connu pire à la Dent du Chamois.
Malgré le terrain, la montée se fait à un bon rythme. Au passage nous nous arrêtons au bord d’un torrent et Daniel, aventurier dans l’âme, nous fait une démonstration éclatante de son nouvel équipement tout juste acquis. Une pompe purificatrice d’eau ! L’eau est prélevée directement dans le torrent, passe au travers d’un filtre et va remplir la gourde. Il survivra, il a de l’eau, bienvenue par cette chaleur ! Enfin un peu difficilement quand même car le matériel neuf laisse un petit goût indéfinissable de savon ou on ne sait quoi, dans l’eau… Mais bon, sur le principe ça fonctionne. Peu de temps après, passage aux Chalets de Tavaneuse où nous espérions faire une halte à la buvette. Malheureusement elle est fermée. Nous poursuivons donc directement vers le Lac.
Arrivé au lac situé sous l’immense falaise du Piron, le cadre
enchanteur et splendide à la fois invite à s’attarder. Ainsi la pause dure un bon moment et donne l’occasion de refaire un
test de la pompe purificatrice. Son efficacité est une fois encore au rendez-vous ; l’arrière goût dans l’eau également ! Après un bon moment passé au bord du lac, il commence à se faire « tard » et il faut se résoudre, à contre cœur, à reprendre le chemin. La montée n’est pas tout à fait finie
et il reste la descente et l’installation au camping. Direction le col d’Entre-Deux-Pertuis avec dans la montée une superbe vue sur le lac.
Arrivé au col, vue impressionnante sur la falaise de la Pointe d’Entre-Deux-Pertuis sur la droite sous laquelle se fera la descente. En face belle vue sur les Dents du Midi. Sur la gauche une petite arête effilée mène vers la Tête du Cheval. Elle sera faite en aller
retour avant d’entamer la descente par la vallée d’Entre-Deux-Pertuis. Arrivé aux chalets d’Entre-Deux-Pertuis, le chemin raidi et avec l’humidité redevient glissant. La descente se fait précautionneusement pendant un bon moment. Puis arrive la forêt avec son large chemin souple et agréable. Le reste de la descente se fera rapidement, très rapidement même, tellement le chemin est souple et agréable.
Retour au parking, direction le camping de Châtel où l’accueil sera chaleureux.
Châtel, grouillant de monde, telle une fourmilière, durant les mois d’été est déserté dès la rentrée des classes. A tel point que le seul camping de toute la vallée d’Abondance entame son dernier week-end d’ouverture. Il est même compliqué de trouver un
restaurant encore ouvert ! La ville entre en léthargie en attendant les premières neiges qui feront revenir les touristes.
Le lendemain départ pour le parking de la Fétiuère au-dessus de Bernex, point de départ pour la Dent d’Oche (2222 m). Quand nous arrivons, le parking est déjà bien rempli et donne le sentiment que la journée se déroulera au milieu de la foule. Heureusement il n’en sera rien. Bien que le circuit soit très fréquenté, il n’y a pas bousculade.
Aujourd’hui encore, la randonnée démarre directement dans le vif du sujet, sans échauffement, par un sentier soutenu et quelque peu gras et glissant.
Il deviendra tout à fait agréable une fois sorti de la forêt. En attendant, ça grimpe fort… mais c’est bien. Comme ça les
1000 m nous séparant du sommet seront vite avalés.
Au sortir de la forêt, le regard est capté par l’impressionnant Château d’Oche. A tel point que la Dent d’Oche sur la gauche passe pour ainsi dire inaperçue et le refuge du nom éponyme situé en contre bas ne se distingue pas encore.
Le temps est beau mais se couvre quelque peu. Tient donc, la météo aurait menti ? Aux Chalets d’Oche, petite pause. Le Château d’Oche capte toujours autant l’attention, on y aperçoit deux silhouettes au sommet et on se dit qu’on y monterait bien.
Malheureusement, il n’est pas au programme mais…
Tout à fait sur notre gauche se dessine le sentier qui monte jusqu’au refuge de la Dent d’Oche dont on aperçoit le drapeau flotter au milieu des rochers. Montée régulière et agréable qui nous laisse admirer de très beaux points de vue. Dommage que la nébulosité masque le Mont-Blanc qui, quand la vue est dégagée, semble tellement près
qu’on a l’impression de pouvoir le rejoindre en quelques enjambées. Le sentier débouche sous un couloir équipé de chaînes, les premières de cette journée. C’est la fameuse cheminée située juste sous le refuge.
Un vent froid, sous un ciel gris nous invite à enfiler une petite laine avant d’attaquer. Ceux qui montent croisent ceux qui, souvent mal chaussés, descendent sur les fesses
agrippés aux chaînes. La dernière chaîne mène directement au refuge de la Dent d’Oche. Au passage un bouquetin nargue avec un petit sourire en coin les bêtes à 2
pattes bien gauches dans les rochers. Après cette première séquence de chaînes, vu le
nombre de mains s’étant posées sur celles-ci, séquence gel hydroalcoolique ; contexte sanitaire oblige.
La pause café sur la terrasse de ce véritable nid d’aigle perché sur son rocher est la bienvenue, d’autant plus qu’une table relativement à l’abri du vent frais se libère. Effet de l’altitude ou de l’eau filtrée bue la veille ? Toujours est-il que D… nous gratifie d’une danse endiablée sur la terrasse du refuge, torse nu !
Après cette pause bien méritée, la montée se poursuit vers le sommet tout proche en enchaînant les passages chaînés, les sangles (terme utilisé en Chartreuse, un sangle est une longue vire horizontale dans une grande paroi) herbeux, les dalles et les arêtes. Au passage, des panoramas magnifiques sur le lac Léman se révèlent petit à petit. Le cheminement nous offre également une vue plongeante sur le refuge perché sur son rocher.
Le groupe fini par déboucher sur le sommet avec la croix qui n’est pas le vrai sommet. Celui-ci se situe plus loin. Avec le vent insistant les coupe-vents et Gore-Tex sortent des sacs et les nuages au loin cachent toujours le Mont-Blanc alors que le ciel s’est déjà bien dégagé. A l’heure qu’il est et avec le superbe panorama à 360° on casserait bien une petite graine sur place. Le vent nous en dissuade. Le groupe s’ébranle donc vers le véritable sommet et, après une séquence photo, entame la descente le long de la crête sur un sentier escarpé, sécurisé par de nombreuses chaînes entraînant quelques séquences « gel hydroalcoolique ». Vigilance et concentration sont de rigueur.
Le sentier débouche à proximité du col de Planchamp que nous rejoignons prestement, juste sous l’impressionnante paroi rocheuse du Château d’Oche, pour enfin pique-niquer. Le col est envahi de bouquetins nullement dérangés par la présence des randonneurs. Depuis le col, vue sur le Léman, la Gruyère et d’autres secteurs que nous ne savons pas identifier. Qu’importe, le décor de la salle à manger est superbe. Petit à petit nous sommes encerclés par les
bouquetins qui paissent sur ce plateau herbeux encore bien fourni.
Château d’Oche... Château d’Oche… ça nous dit quelque chose… n’en a-t-on pas déjà parlé aujourd’hui… c’est pas le pic qui capte le regard comme un aimant depuis ce matin… si on écourtait la sieste on pourrait… il est encore tôt… il fait beau, le ciel est bleu… on est en forme… Allez hop, on range les affaires, on jette les sacs sur les dos et c’est reparti pour la descente vers le lac de La Case. Le sentier contourne le Château et un peu au-dessus du lac, un chemin balisé part sur la gauche en direction du sommet. Ni une, ni deux nous y allons pour une montée de 400 m.
Dans la montée, vue sur les Dents du Midi et enfin le Mont-Blanc qui est sorti des nuages. Au sommet, marqué par la présence inhabituelle de deux croix, le vent frais est encore une fois présent mais ne gâche en rien la vue à 360° et surtout la vue sur la Dent d’Oche. Vu d’ici il est difficile d’imaginer le cheminement de descente. Pourtant il est bien présent. La descente du Château se fait par le même sentier jusqu’à une bifurcation bien marquée
où nous prenons un sentier vers la gauche, absent de la carte IGN, en direction du col de Pavis. Il débouche dans un pierrier d’où nous pouvons admirer le lac de Darbon, à mi-chemin entre le col de Pavis et Les Portes d’Oche ; col par lequel se fait le retour au lac de la Case. Depuis le lac, une petite demi-heure suffit pour rejoindre les Chalets d’Oche. Cette fois la buvette d’alpage est ouverte et invite à une petite collation type faisselle à la confiture de myrtilles.
Certains repartent de l’alpage le sac à dos lesté de fromage… Une heure plus tard, le parking est atteint et c’est le retour vers les Vosges pour les uns alors que d’autres resteront encore sur le secteur.
Rémi RENK. (autres photos en couleur en fin de revue)
Dès 2015, j’avais été attentif à « cette drôle d’idée » de classer la pratique de l’alpinisme au patrimoine de l’Unesco. Drôle d’idée, pas tant que cela car depuis 2011, l’équitation française puis, en 2015 la Capoeira, ont intégré le cercle restreint de jeux et sports à héritage culturel de l’Unesco (pour voir la liste complète : sur le site https://fr.unesco.org/ , allez sur RESSOURCES, puis sur listes UNESCO, patrimoine culturel immatériel et demander France)
Attentif au point d’avoir acheté, l’été 2015, le N°69 de la revue trimestrielle l’Alpe, "Alpinisme-Patrimoine de l’humanité ?", d’avoir été séduit par la démarche et de l’avoir utilisée dans le cadre de ma démarche de projet pédagogique qui visait à favoriser l’accès des collégiens, non pas à la pratique de l’escalade, mais à celle de l’alpinisme, nous qui sommes dans un département privilégié.
Cinq ans plus tard, Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, lors de la quatorzième session à Bogotá, en Colombie, du 9 au 14 décembre 2019, validait le dossier de candidature n°
01471, pour son inscription en 2019 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
« L’alpinisme est l’art de gravir des sommets et des parois en haute montagne, en toutes saisons, en terrain rocheux ou glaciaire. Il fait appel à des capacités physiques, techniques et intellectuelles et se pratique en utilisant des techniques
adaptées, du matériel et des outils très spécifiques comme les piolets et les crampons. Il s’agit d’une pratique physique traditionnelle qui se caractérise par une culture partagée, regroupant la connaissance de l’environnement de la haute montagne, l’histoire de la pratique et des valeurs qui lui sont associées, et des savoir-faire spécifiques. L’alpinisme requiert également des connaissances sur l’environnement, les conditions climatiques changeantes et les risques naturels.
Il s’appuie aussi sur des références esthétiques, les alpinistes étant attachés à
l’élégance du geste dans l’ascension, à la contemplation des paysages et à la communion avec les milieux naturels traversés.
La pratique mobilise en outre des principes éthiques reposant sur les engagements de chacun, notamment à ne laisser aucune trace de son passage et à porter secours aux autres praticiens.
L’esprit d’équipe, symbolisé par la cordée, est un autre élément essentiel de la mentalité des alpinistes. La plupart des membres de la communauté appartiennent à des clubs alpins, qui diffusent les pratiques alpines dans le monde entier. Ces clubs organisent des sorties collectives, fournissent des informations pratiques et contribuent à diverses publications. Ce sont donc des vecteurs de la culture de l’alpinisme. Depuis le XXe siècle, les clubs alpins des trois pays cultivent des liens d’amitié en organisant fréquemment des rencontres bilatérales ou trilatérales à divers niveaux. » (voir : https://ich.unesco.org/fr/RL/l-alpinisme-01471 )
Voilà pour la définition et l’aspect protocolaire de cette nomination.
A y réfléchir un peu et en dépassant les esprits chagrins, la pratique de l’alpinisme est bien culturelle en donnant un sens tout particulier à nos vies. Sa pratique est un incroyable mix entre effort physique, maîtrise technique, prise de décision constante face au risque, le tout dans un engagement intense aux limites des aptitudes humaines dans un terrain de jeu naturel, sauvage et hors du commun. Ne boudons pas le plaisir de faire partie de cette communauté humaine si singulière par-delà les opinions de chacun.
Pour aller plus loin, un livre : L’Unesco au Mont Blanc,Bernard Debarbieux, édition Guérin, 2020 https://www.editionspaulsen.com/l-unesco-au-mont-blanc-2211.html
Alain Fouchet
Alain Fouchet nous concocte régulièrement des Notes de Lecture à propos des livres pour lesquels il a eu un coup de cœur. Au travers de ces notes publiées dans votre revue, vous avez pu découvrir depuis quelques années déjà de nombreux livres. Alain, lecteur infatigable, rédige plus de notes qu’il est possible de publier dans la revue.
Ainsi, votre site WEB s’est enrichi de la nouvelle rubrique « Notes de Lecture » organisée en six thèmes :
Il ne vous reste plus qu’à parcourir cette nouvelle rubrique
Dans Notes de lecture, je vous présenterai, selon mon humeur, des livres sur la montagne, l’alpinisme, l’escalade, souvent avec des témoignages…..
En 2014 paraissait aux Editions du Belvédère le livre "Alpinisme hivernal au Hohneck - Une sélection d'itinéraires
neige & mixte" de Stéphane Menet et Anthony Maurice.
34 itinéraires répartis dans différents secteurs autour du Hohneck (Sentier des roches, le Y, Frankental, Wormspel,
Spitzkoepfe, ...), offrant ainsi un véritable topo des couloirs de neiges et goulottes des Hautes-Vosges autour du Hohneck.
En décembre 2019 Stéphane Menet et Perrine Touraton publiaient aux Editions du Château, "Alpinisme hivernal dans les Hautes-Vosges - Sélection d'itinéraires du Forlet au Herrenberg".
Il s'adresse aux alpinistes de tous niveaux en proposant une sélection d'une cinquantaine de nouveaux itinéraires dans différents secteurs des Hautes-Vosges. Le Hohneck y tient évidemment une place centrale avec le descriptif de nouvelles voies qui complèteront la première publication et de nombreux itinéraires situés entre les secteurs du Forlet et du Herrenberg (Tanet, Rothenbachkopf, Rainkopf...) sont présentés.
Ce quasi deuxième tome permet de mettre au grand jour une pratique de l’alpinisme dans le massif vosgien existant depuis au moins les années 1930.
Vous pourrez retrouver les auteurs sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/alpinismehivernalauhohneck/
Promontoire, Alain Nesme ; édition L’Harmattan ;2020
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=65064
L’auteur nous offre une autre façon de témoigner de notre passion avec une écriture qui met en lumière le pratiquant anonyme loin de ces récits de narrations monotones d’exploits hors de portée ou des ouvrages techniques écrits par et pour les initiés uniquement !
Mêlant récit personnel « simple, débarrassé enfin de l’armure éreintante du héros », faisant appel à des souvenirs et à leurs confrontations avec les récits et écrits de grands alpinistes, nous découvrons ce lien qui unit tous les alpinistes quels qu’ils
soient. Les émotions, les travers, les non-dits, les joies et les tristesses, les remords…Tout ce qui fait de ce rêve de montagne un rêve humain, terriblement humain, dérisoire, obstiné, pitoyable et si beau, si émouvant car profondément humain.
Ski dans le massif vosgien. Les 50 plus belles randonnées ; Claude Richardin ; Edition du Château ; 2018.
Claude Richardin nous livre un bel hommage au ski de randonnée dans les Vosges !
Mais aussi un guide fort intelligemment construit qui incite le skieur à préparer son itinéraire avec la carte IGN dans le plus pur style alpin.
Grâce à une connaissance hors pair des Vosges, Claude nous emmène avec passion découvrir ses itinéraires préférés dans des lieux exceptionnels, il nous offre ainsi les clefs de son jardin secret.
A déguster sans modération skis aux pieds.
Vu la situation sanitaire, et au moment où sont écrites ces lignes, le refuge ne peut être réservé que pour un seul groupe constitué (par exemple une famille) de 10 personnes maximum. Les passages simples (sans nuitée) ne sont plus autorisés.
Chacun doit amener son couchage (drap, couverture ou sac de couchage...), car il n'y a plus que les matelas au refuge, et le refuge restera fermé 5 jours entre 2 réservations.
Renseignez vous auprès du responsable en cas d'évolution de la crise sanitaire.
Renseignements complémentaires et réservation sur le site : http://refugegrandventron.ffcam.fr/
Vous trouverez toutes les infos sur leur site web : http://clubalpin-cornimont.ffcam.fr/